Année : 2020

Casse-cailloux dans le massif jurassien : le dispositif du Doubs pourrait inspirer le Jura

« Depuis janvier, le dispositif mis en place dans le Doubs pour tenter d’enrayer le recours abusif au casse-cailloux et à l’arrachage des haies est en place. En demandant aux agriculteurs, collectivités et particuliers de déposer une demande préalable avant travaux, l’Etat veut apaiser les relations entre agriculteurs et défenseurs des paysages du massif jurassien. « 

Isabelle Brunnarius – Lire la suite de l’article en suivant le lien ci-dessous.

Western en Franche-Comté

L’arrachage des haies et la destruction des affleurements rocheux sont dénoncés par les médias nationaux !

Gilles Fumey, enseignant-chercheur en géographie culturelle à Paris à la Sorbonne, a rédigé un article qui traite des atteintes portées au Massif jurassien par les pratiques productivistes de certains agriculteurs peu scrupuleux en zone AOP. Il pose la question : « Des paysans délinquants ? »

Et conclut :

« On le voit, les agissements de quelques-uns ne sont pas une bonne publicité pour la filière Comté. Aura-t-on besoin des drones et de la maréchaussée pour les ramener dans le droit chemin ? Ne sont-ils pas capables de comprendre qu’ils abîment un outil de travail exceptionnel qui va fêter dans trois ans, en 2023, sept cent cinquante ans d’existence ? Aucune filière agricole au monde n’atteint ce record ! Qu’ils se le disent ! »

Son article est à lire !

Vous aussi, signez la pétition

  • une pétition a été initiée qui a déjà obtenu plus de 2.500 signatures. Vous pouvez toujours allez signer cette pétition avec le lien ci-dessous.

Considérant :

  • les propos du préfet du Doubs : « eu égard à l’impact potentiel sur les paysages et la biodiversité et in fine le lien avec la qualité des eaux de nos rivières, la nécessité d’encadrer l’usage du casse-cailloux semble donc claire » ;
  • le fait que les habitats liés aux zones d’affleurement rocheux sont classés « d’intérêt européen, classés prioritaires » ;
  • la demande du Conseil scientifique du patrimoine naturel de BFC : « rendre obligatoire la conservation des affleurements rocheux… sur les territoires agricoles du Haut-Doubs et du Haut-Jura »,

L’utilisation du casse-cailloux (ou broyeur de roches) pour détruire les affleurements rocheux dans les pâturages du massif jurassien s’intensifie année après année.

Pourtant ces milieux sont particulièrement riches en biodiversité, leur destruction est irrémédiable, ils sont transformés en banales prairies pauvres en faune et en flore.

Le passage du casse-cailloux est le symbole d’une pratique qui abîme et banalise les paysages typiques du Massif jurassien, chers aux habitants et aux visiteurs.

Avant qu’il ne soit trop tard, pour que nos enfants et petits-enfants puissent connaître et apprécier ces paysages qui constituent l’identité de notre massif, nous demandons au préfet de la région Bourgogne Franche-Comté l’application en urgence d’un moratoire pour protéger les affleurements rocheux et ainsi garantir la préservation de notre patrimoine commun.

Arrachage de haies et casse-cailloux : le préfet se fâche

Article de l’Est Républicain du 25 avril 2020

Joël Mathurin, préfet du Doubs, constate que l’utilisation de « casse-cailloux » par des agriculteurs, sans qu’ils n’en aient fait la demande, est en recrudescence depuis le début du confinement. Il promet des sanctions, ainsi qu’une surveillance accrue, notamment par drone.

« Depuis le début du confinement, des atteintes à l’environnement ont été signalées dans le département du Doubs. Les secteurs les plus touchés concernent les zones de plateaux et de montagnes ».

Une vingtaine de procédures depuis le 17 mars

Le préfet du Doubs se fâche et promet plus de sévérité. Dans sa ligne de mire, des agriculteurs du Haut-Doubs notamment : « Ces atteintes portent essentiellement sur des arrachages de haies et la destruction d’affleurements rocheux », écrit-il dans un communiqué, désignant ainsi l’utilisation, sans autorisation, des « casse-cailloux », ces engins employés pour augmenter les surfaces exploitables des terres les plus pierreuses. Une pratique depuis longtemps contestée par les associations environnementales, qui voient en elle la destruction massive d’espaces de biodiversité.

« L’Office français de la biodiversité, dès lors qu’il a connaissance de telles pratiques, se rend sur place dans le but de faire cesser le dommage causé à l’environnement et le cas échéant pour engager des poursuites à l’égard du fautif », poursuit le représentant de l’Etat. « A ce jour, plus d’une vingtaine de procédures ont ainsi été initiées depuis le 17 mars dernier ».

Des contrôles par drone

Pour autant, la préfecture dit assister « à une recrudescence de signalements ». Raison pour laquelle, Joël Mathurin a demandé que les contrôles s’intensifient encore, et a recommandé la plus grande fermeté dans le traitement des infractions. « Des contrôles par drone vont ainsi être diligentés pour caractériser finement les signalements et consolider les procédures », précise-t-il en dévoilant son arsenal répressif.

Il rappelle que la destruction des affleurements rocheux exige de se conformer « à un dispositif de demande préalable construit avec tous les partenaires ». Demande traitée « sous un délai d’un mois dans la grande majorité des cas ». L’équipe pluridisciplinaire composée de la DDT, de la Chambre d’agriculture interdépartementale et du conservatoire botanique naturel, restant « opérationnelle pendant le confinement, elle est en capacité d’instruire les demandes qui lui parviennent », détaille-t-il.

Le préfet demande en conséquence « à tous les acteurs (collectivités locales, exploitants agricoles,…) de se rapprocher des services de la Direction Départementale des Territoires , via le guichet unique de réception des demandes, pour déposer leur dossier de demande préalable d’intervention sur des affleurements rocheux ». Il appelle « au sens des responsabilités et au civisme de tout un chacun durant et après le confinement ».