Arrachage de haies et casse-cailloux : le préfet se fâche

Article de l’Est Républicain du 25 avril 2020

Joël Mathurin, préfet du Doubs, constate que l’utilisation de « casse-cailloux » par des agriculteurs, sans qu’ils n’en aient fait la demande, est en recrudescence depuis le début du confinement. Il promet des sanctions, ainsi qu’une surveillance accrue, notamment par drone.

« Depuis le début du confinement, des atteintes à l’environnement ont été signalées dans le département du Doubs. Les secteurs les plus touchés concernent les zones de plateaux et de montagnes ».

Une vingtaine de procédures depuis le 17 mars

Le préfet du Doubs se fâche et promet plus de sévérité. Dans sa ligne de mire, des agriculteurs du Haut-Doubs notamment : « Ces atteintes portent essentiellement sur des arrachages de haies et la destruction d’affleurements rocheux », écrit-il dans un communiqué, désignant ainsi l’utilisation, sans autorisation, des « casse-cailloux », ces engins employés pour augmenter les surfaces exploitables des terres les plus pierreuses. Une pratique depuis longtemps contestée par les associations environnementales, qui voient en elle la destruction massive d’espaces de biodiversité.

« L’Office français de la biodiversité, dès lors qu’il a connaissance de telles pratiques, se rend sur place dans le but de faire cesser le dommage causé à l’environnement et le cas échéant pour engager des poursuites à l’égard du fautif », poursuit le représentant de l’Etat. « A ce jour, plus d’une vingtaine de procédures ont ainsi été initiées depuis le 17 mars dernier ».

Des contrôles par drone

Pour autant, la préfecture dit assister « à une recrudescence de signalements ». Raison pour laquelle, Joël Mathurin a demandé que les contrôles s’intensifient encore, et a recommandé la plus grande fermeté dans le traitement des infractions. « Des contrôles par drone vont ainsi être diligentés pour caractériser finement les signalements et consolider les procédures », précise-t-il en dévoilant son arsenal répressif.

Il rappelle que la destruction des affleurements rocheux exige de se conformer « à un dispositif de demande préalable construit avec tous les partenaires ». Demande traitée « sous un délai d’un mois dans la grande majorité des cas ». L’équipe pluridisciplinaire composée de la DDT, de la Chambre d’agriculture interdépartementale et du conservatoire botanique naturel, restant « opérationnelle pendant le confinement, elle est en capacité d’instruire les demandes qui lui parviennent », détaille-t-il.

Le préfet demande en conséquence « à tous les acteurs (collectivités locales, exploitants agricoles,…) de se rapprocher des services de la Direction Départementale des Territoires , via le guichet unique de réception des demandes, pour déposer leur dossier de demande préalable d’intervention sur des affleurements rocheux ». Il appelle « au sens des responsabilités et au civisme de tout un chacun durant et après le confinement ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.