Regarder aujourd’hui une série de spots télévisuels promouvant le Comté dans les années 1970 nous fait emprunter la machine à remonter le temps.
Plus que la réalité, l’imaginaire de l’époque s’y déploie : le Comté « au bon lait cru » y est vendu par un crémier, dont la boutique donne sur une place de village. Avant d’emporter un quart de meule, l’équivalent de 8 à 11 kg quand même, une (belle) cliente en imper mastic assure, face à la caméra : « Nous, on adore le comté ». Les spots tournés en extérieur sont les plus vintage… et sans doute l’étaient-ils déjà partiellement pour les téléspectateurs urbains des années 1970.
Juchée sur une bicyclette, une (belle) livreuse de Comté traverse au son de l’accordéon, champs et village, sous un soleil estival. Elle rencontre quelques habitants typiques de la Franche-Comté : un paysan, poussant des bêtes à cornes (oui, ce sont des vaches), un curé en soutane (Vatican II n’avait pas encore touché ces contrées reculées !) ou de jeunes footballeurs virilement alignés au bord d’un stade à regarder passer la belle.
Tous croquent à pleines dents le délicieux fromage en agitant leur tranche de Comté qui sonne comme une clochette. La voix off nous vante « l’herbe riche » et « les grands pâturages », tandis qu’un bouquet de fleurs multicolores illumine la meule sur laquelle il est posé.
Des fleurs fraîchement cueillies dans un pré voisin sans doute… à l’heure de l’extinction de la biodiversité végétale, on serait bien en peine aujourd’hui d’en cueillir un similaire ☹
CG