Sur le martèlement entêtant du mot Comté (comptez), évoquant une horloge comtoise, les publicitaires des années 1990 pénètrent dans la cave à Comté (premier spot, 14 secondes).
Mais, en extérieur (troisième spot), ils donnent aussi la parole à « Denis Michaud », jeune agriculteur qui déambule au milieu d’un magnifique troupeau de vaches à cornes, alors qu’à l’époque déjà, une grande partie des exploitants agricoles pratiquaient déjà bourgeonnages – chez les veaux – ou écornages – chez les vaches adultes. Rétroactivement, la filière Comté doit-elle être prise en flagrant délit de publicité mensongère ?
Observez le petit bouquet de fleurs des champs, déjà présent dans les publicités 20 ans auparavant. « Denis Michaud » le porte à ses narines, tout comme le fromager en sa cave à Comté, à qui sa (belle) femme en robe vaporeuse a apporté – gage d’amour ? – un assemblage désordonné de fleurs sauvages, vraisemblablement prélevées sur « les hauts plateaux du Jura » (deuxième spot). Le téléspectateur aurait-il affaire à deux esthètes en mal de beauté florale ? Le dit « Michaud » empêche cette interprétation farfelue, en soulignant les effets de l’ingestion des fleurs sur le fromage : le « secret du Comté », c’est « la bonne herbe du Jura et c’est cette flore naturelle si variée et si parfumée qui va donner au lait tous ses arômes »…
et aujourd’hui, au moment de la disparition plus qu’inquiétante de toute cette variété, qu’en est-il, qu’en sera-t-il du Comté ? Le temps lui est-il donc compté, compté, compté, compté…, ? ☹
CG